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Mycorhization Un nouveau succès dans la culture des truffes pour les pépinières Robin

La truffe blanche, la plus rare et la plus chère, peut depuis 2008 être cultivée à partir de plants mycorhizés vendus par les pépinières Robin sous licence et contrôle de l’INRAE. Les premiers champignons ont été récoltés en dehors de l’aire naturelle de répartition. © Claude Murat-INRAE

L’entreprise des Hautes-Alpes a mis au point avec l’INRAE un procédé de mycorhization contrôlée de la truffe d’Italie. Une démarche plus compliquée qu’avec la truffe noire dans les années 1970, mais avec un résultat encore plus prometteur !

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Tuber magnatum Pico, ou truffe blanche du Piémont (ou d’Italie), est la plus rare des truffes.
Ce champignon vit en symbiose avec des arbres tels que les chênes, les saules, les charmes et les peupliers. Il est récolté naturellement en Italie, dans la péninsule balkanique, plus rarement en Suisse et dans le sud-est de la France. La production annuelle n’est que de quelques dizaines de tonnes. Les tentatives de culture ont commencé dans les années 1970 en Italie, où plus de 500 000 plantes ont été vendues. Les premières truffes ont été récoltées 15 à 20 ans après la plantation, uniquement dans une dizaine de plantations, toutes dans des zones le champignon est présent naturellement. Impossible donc de confirmer que la production est due aux arbres plantés ou à la présence naturelle du champignon.

Depuis 2008, la pépinière Robin (Saint-Laurent-du-Cros, 04) commercialise des arbres mycorhizés par Tuber magnatumsuivant un procédé mis au point avec l’INRAE (ex INRA). Les ventes se font sous licence et contrôle d’INRAE : chaque plante est vérifiée individuellement avant sa commercialisation par des experts de l’Institut qui contrôlent la présence de la truffe mycorhizée en analysant des caractéristiques morphologiques et effectuant des analyses ADN.

Plus difficile qu’avec la truffe noire !

Dans un programme de recherche conjoint entre l’INRAE et la pépinière Robin, cinq plantations françaises ont été étudiées.
Premier résultat : la persistance dans le sol trois à huit ans après plantation de la truffe blanche pour quatre plantations réparties dans des régions au climat différent (Rhône-Alpes, Bourgogne Franche Comté et Nouvelle Aquitaine).

Principal constat de ce travail : la récolte - en 2019 - de trois truffes et quatre - en 2020 - dans la plantation de Nouvelle-Aquitaine. Cela semble peu, « mais ce sont les premières de ces truffes récoltées dans une plantation en dehors de l’aire de répartition géographique naturelle de cette espèce », expliquent la pépinière et l’INRAE. Et surtout, la mycorhization contrôlée de la truffe blanche a été infiniment plus complexe à mettre au point que celle de la truffe noire. Cette dernière a été réalisée dans les années 1970 en partenariat entre la pépinière et l’INRA de Clermont-Ferrand, et a permis à la pépinière Robin de connaître un vrai succès.

Pour la truffe blanche, le travail a débuté en1999 ; les premiers plants mycorhizés avec succès ont été obtenus en 2003 ; les premiers arbres commercialisés en 2008 !
Mais pour un champignon vendu en moyenne entre 1 500 et 3 000 euros le kg, qui peut paraît-il s’envoler à 50 000 euros le Kg aux enchères, le jeu en vaut, semble-t-il, la chandelle !

Pascal Fayolle

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